Mon titre de test

Sur un terrain d’environ 7900 m2 entièrement clôturé situé au secteur 42 de Ouagadougou au Burkina Faso, une quarantaine de femmes de l’association La Saisonnière cultivent des légumes biologiques depuis 2007. Une activité qui leur permet d’améliorer la qualité de l’alimentation de leurs familles et de se créer des revenues en vendant le surplus.

Les femmes de l’association La Saisonnière de Ouagadougou pratiquent le maraîchage bio.

Dans une petite salle, Aminata Sinaré, jardinière et animatrice à l’association La Saisonnière donne un cours de mathématique en langue nationale Mooré à une dizaine de femmes et de jeunes filles. Débout devant le tableau, elle leur explique comment effectuer des additions et des soustractions. Au bout de son explication, elle leur donne un exercice.

Pendant que ces apprenantes s’appliquent à résoudre les opérations dans le silence, Aminata Sinaré sort de la salle. Elle profite de ce petit moment pour s’occuper de ses plantes une dizaine de mètres plus loin. « On cultive la salade pendant la période du froid, pendant l’hivernage [saison pluvieuse], on cultive le gombo, le chou et d’autres légumes. Nous produisons ce qui est adapté au temps qu’il fait », dit-elle.

Cette activité de maraichage a changé sa vie. Elle explique : « Etant dans le quartier, je vendais du bois, après cela je vendais des arachides, mais ça n’allait pas, je ne gagnais presque rien ». Aujourd’hui pour elle, cette époque n’est plus qu’un mauvais souvenir. « Aujourd’hui grâce au jardinage j’ai pu réaliser beaucoup de choses. J’ai neuf planches [de 10m2 chacune]. Pendant les fêtes de fin d’année je peux vendre chaque planche à 8 500 F CFA, avec mes neuf planches je gagne à peu près 100 000 F CFA. Je nourris ma famille avec ça, mes enfants vont à l’école grâce à cela. C’est aussi grâce à cela que j’achète leur habillement », ajoute Aminta Sinaré.

Tout comme Aminata, Sanata Kafando, une autre femme, confie son bonheur de pratiquer le jardinage. « Nous étions dans la misère, aujourd’hui nous en sommes sorties. Avant si les enfants devaient aller à l’école, c’était l’affaire du mari, l’alimentation de la famille, c’est encore lui qui s’en chargeait. Aujourd’hui nous arrivons à contribuer à tout cela dans nos foyers. Lorsque les choses vont mal chez mon mari, je peux lui venir en aide financièrement », dit-elle toute fière.

Ce jardin communautaire a vu le jour grâce à l’association La Saisonnière, fondée par Salamata Sophie Sedgho, une professeure des lycées et collèges en sciences naturelles, aujourd’hui à la retraite. « La Saisonnière a pour vision de rendre les femmes moins vulnérables. C’est la raison pour laquelle nous avons un objectif global qui est d’améliorer les conditions de vie des femmes à travers plusieurs activités dont la première est l’alphabétisation. La principale activité c’est le maraichage. Nous avons d’autres activités selon les aptitudes telles que la transformation des produits locaux, la couture, le tissage, etc. », explique Salamata Sophie Sedgho.

Afficher une carte plus grande

Le terrain a été accordé à l’association par la mairie qui avait aussi réalisé un forage à pompage manuel. Aujourd’hui, grâce au concours d’autres partenaires, un système de pompage électrique de l’eau a été installé. Ce qui réduit la pénibilité du travail pour les femmes. « Quand nous avons commencé en 2007, nous avons suivi des formations avec des agents des Eaux et Forêts qui nous ont appris comment planter un arbre. Après ça, ils nous avons appris comment on fait le jardinage, comment préparer une planche, comment repiquer, etc. », explique Aminata Sinaré.

Ici, chaque femme dispose d’une portion de terre qu’elle exploite selon son bon vouloir. Ses récoltes lui appartiennent entièrement. Salamata Sophie Sedgho explique : « Le terrain a été donné pour lutter contre la pauvreté. L’argent qu’elles gagnent leur appartient. Il y a juste une cotisation pour pouvoir payer la facture d’électricité à la fin du mois, parce que c’est avec l’électricité qu’on pompe l’eau. En plus de cela, elles cotisent pour qu’on puisse payer un gardien de nuit. ».

Salamata Sophie Sedgho souhaite que ce type d’initiative soit multiplié dans la ville, particulièrement dans les quartiers périphériques où de nombres femmes vivent dans des conditions extrêmement difficiles. « Cela pourrait même résoudre le problème d’approvisionnement de la population en légumes frais. Surtout que nous faisons de la production biologique. Nous contribuons ainsi à améliorer non seulement la nutrition, mais aussi la santé », dit-elle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies pour réaliser des statistiques de visites. Plus d'informations

Nous utilisons des cookies sur le site pour suivre la fréquentation de nos contenus. Si vous poursuivez votre navigation sur le site ou si vous cliquez sur le bouton "Accepter", alors vous acceptez que nous collections des données anonymes à des fins de statistiques de fréquentation.

Fermer