Journée de passation de pouvoir entre N. Sarkozy et F. Hollande

Il était 10 heures, mardi 15 mai, quand le président élu est arrivé au palais de l’Elysée pour la passation de pouvoir avec Nicolas Sarkozy. Les invités de François Hollande – de hauts fonctionnaires, des élus, d’anciens premiers ministres, des Prix Nobel, des proches, etc. – l’avaient précédé, accueillis par les huées de militants UMP massés face au 55, rue du faubourg Saint-Honoré.

François Hollande a marché lentement sur le tapis rouge qui mène au perron de l’Elysée où l’a accueilli Nicolas Sarkozy. Une longue poignée de main en haut des marches, puis les deux présidents, l’arrivant et le sortant, se sont éclipsés pour un long entretien privé. Lors de ce traditionnel tête-à-tête qui a duré environ 45 minutes, M. Sarkozy devait informer son successeur des dossiers brûlants et lui remettre les codes de la dissuasion nucléaire.

A l’issue de cet entretien, François Hollande a reconduit Nicolas Sarkozy sur le perron du « Château ». Après une dernière poignée de main, Nicolas Sarkozy, accompagné de son épouse, a rejoint sa voiture qui l’attendait dans la cour. François Hollande, lui, est rentré dans l’Elysée pour la cérémonie d’investiture à proprement parler.

« A l’issue d’une consultation électorale qui s’est déroulée dans de bonnes conditions, vous devenez aujourd’hui le septième président de la Ve République. (…) Vous incarnez la France, vous représentez la République et vous représentez l’ensemble des Français. Monsieur le président de la République, toutes nos félicitations ». C’est par ces mots du président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, que François Hollande a officiellement accédé à la présidence de la République.

Après avoir reçu des mains de Jean-Louis Georgelin, grand chancelier de la Légion d’honneur, le collier de grand maître de l’ordre de la Légion d’honneur, M. Hollande a prononcé son premier discours de président investi.

« La confiance, c’est l’exemplarité », a lancé le nouveau chef de l’Etat. « Président de la République, j’assumerai pleinement les responsabilités exceptionnelles de cette haute mission. Je fixerai les priorités, mais je ne déciderai pas de tout, pour tout et partout », a-t-il martelé.

« Conformément à la Constitution, le gouvernement déterminera et conduira la politique de la nation, le Parlement sera respecté dans ses droits, la justice disposera de toutes les garanties de son indépendance », a poursuivi celui qui succède à Nicolas Sarkozy, souvent qualifié d' »omniprésident » et critiqué pour ses interventions dans les affaires de la justice.

Dans la salle des fêtes de l’Elysée, M. Hollande a longuement salué ses invités, puis la garde républicaine lui a rendu les honneurs militaires. Alors que M. Hollande passait les troupes en revue, vingt et un coups de canon étaient tirés depuis les Invalides en l’honneur du nouveau président.

A l’issue de cette cérémonie, le président s’est rendu à l’arc de Triomphe pour rallumer la flamme du soldat inconnu. Sur le trajet et sous une pluie battante, M. Hollande a salué la foule réunie tout au long du parcours.

Après un déjeuner privé à l’Elysée, M. Hollande est allé au jardin des Tuileries pour un hommage à Jules Ferry, « un grand ministre de l’instruction publique » tout en reconnaissant les errements de ce dernier quand il justifia la colonisation française par des théories raciales.

Le président s’est engagé à créer 60 000 postes et à rétablir « la formation professionnelle des enseignants » et a rendu hommage à tous les personnels de l’éducation. « Pour honorer ces missions, je sais pouvoir compter sur le dévouement, le courage de tous les personnels de l’éducation nationale », a-t-il ajouté. « C’est vers eux que j’adresse mes premiers mots de président de la République, aux professeurs des écoles, aux enseignants du secondaire, aux universitaires, aux chercheurs », mais « aussi à tous les agents des plus modestes jusqu’aux plus prestigieux », a-t-il assuré.

Avant de se rendre à la mairie de Paris pour y recevoir la médaille de citoyen d’honneur de la ville, M. Hollande a rendu hommage à Marie Curie.

Dans la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville, un millier de convives l’attendaient : des personnalités, le ban et l’arrière ban du PS – de Martine Aubry à Ségolène Royal en passant par Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Michel Sapin, Pierre Joxe ou Robert Badinter. Sans oublier Jean-Marc Ayrault, l’autre maire pour qui ce mardi est aussi un grand jour, puisqu’il s’apprête à quitter Nantes pour Matignon.

Le maire de Paris et le nouveau président de la République ont tour à tour pris la parole pour souligner le lien particulier qui unit Paris et la République.

Le président de la République est ensuite parti pour Berlin où il doit rencontrer la chancelière allemande, Angela Merkel. En raison de la foudre, son avion a fait demi-tour. M. Hollande est attendu à Berlin avec plusieurs heures de retard.

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