Haute-Savoie : offrez-vous une nuit insolite dans un village d’igloos

Dans les Alpes, la station de La Plagne accueille six igloos à quelques mètres des pistes. (AFP)
Dans les Alpes, la station de La Plagne accueille six igloos à quelques mètres des pistes. (AFP)

« N’oubliez pas vous n’allez pas dormir dans un frigo mais dans un congélateur! ». Dormir sous un igloo à 1700 mètres d’altitudes quand le thermomètre affiche des températures négatives, la proposition n’est pas très chaleureuse. Et pourtant, en quête de dépaysement, de plus en plus de vacanciers se laissent séduire. Notamment dans la station du Semnoz, en Haute-Savoie, où a été installé un village d’igloos.

Mesurant trois mètres de diamètre et guère plus d’1,50 mètre de haut, les dômes de neige peuvent accueillir – pour moins de 100 euros la nuit – jusqu’à cinq personnes. La petite société Alpes Bivouac accueille aujourd’hui 3.000 clients par hiver, soit « dix fois plus qu’à ses débuts », se réjouit son créateur, Julien Perillat, ancien sportif de haut niveau et guide de moyenne montagne. Celui qui a été l’un des premiers à développer – et à breveter – ce type d’hébergement en France, a aujourd’hui fait des émules.En trois ans, une dizaine de projets similaires ont en effet vu le jour dans les stations françaises, à l’image de Gourette dans les Pyrénées, qui pour la première fois cette saison propose des nuits dans des igloos avec en prime un bain chaud sous les étoiles. Dans les Alpes, la station de La Plagne accueille quant à elle six igloos à quelques mètres des pistes.

Couper avec le confort du quotidien

Plus largement développé en Suisse, l’igloo rappelle « le mythe de la cabane d’enfant. C’est l’aventure sans risque », avance, pour expliquer le phénomène, Sylvain Fauth, à la tête des igloos de La Plagne. « Les personnes viennent ici pour couper avec le confort du quotidien et avec l’envie de vivre une aventure insolite », à la manière des inuits qui construisaient leurs igloos pour se protéger du froid lors de la chasse, remarque Baptiste Turrel, d’Alpes Bivouac. Dans les igloos qu’il propose, une simple planche de bois surmontée d’un fin matelas gonflable fait office de sommier.

« C’est paradoxal, mais l’intérieur semble cosy et plutôt chaleureux », s’étonne Olivier Habert, un jeune habitant d’Annecy en ouvrant la porte en bois de l’igloo illuminé à la bougie. Un igloo dans lequel la température descend rarement en-dessous de moins 5°C. « On a l’impression de vivre une expérience hors du temps, d’être au bout du monde », s’enthousiasme de son côté une quinquagénaire, Marie Larue, en découvrant ce « cocon accueillant », avec peaux de bête, perdu dans une forêt de sapins loin du tumulte des villes.

« Le plus surprenant, c’est ce silence de plomb »

Sans eau, sans électricité et des toilettes sèches, la vie en pleine nature à cette altitude peut se révéler plus délicate qu’elle n’y paraît. Mme Larue n’a d’ailleurs pas fermé l’oeil de la nuit à cause du froid. « Le plus surprenant, c’est ce silence de plomb », ajoute Stéphane Maurice, cadre commercial dans la région de Rouen. Habitué à dormir dans des hôtels spacieux, il reconnaît avoir eu l’angoisse d’être « étouffé » par le toit en neige, mais se dit ravi de « ce retour à l’essentiel et aux choses simples ».

Une vie d’inuit à seulement quelques kilomètres de la civilisation ? Le projet fait fureur auprès des entreprises cherchant à souder leurs salariés. Les dirigeants d’Alpes Bivouac ont flairé l’affaire : ils projettent de développer leur village 100% écolo dans d’autres stations.

 

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