RFI – Faire un titre, des intertitres et des paragraphes

Le conseil de surveillance de Volkswagen a désigné Matthias Müller, ancien patron de Porsche, pour succéder à Martin Winterkorn, contraint à la démission quand le groupe a admis avoir falsifié les tests de pollution de quelque 11 millions de véhicules diesel dans le monde. Soixante-deux ans, cheveux blancs et regard azur, allure décontractée, Matthias Müller, l’actuel patron ce Porsche, est un enfant du sérail, doté de nombreux atouts. Informaticien de formation, c’est un passionné de voiture. Il a fait toute sa carrière dans l’automobile. Chez Audi d’abord, avant de passez chez Lamborghini, puis Volkswagen où il était directeur de la stratégie produits. En 2010, il prend le volant de Porsche. Matthias Müller est bien vu par le patriarche du directoire Ferdinand Piëch. Il bénéficie aussi du soutien du clan familial Porsche-Piëch, qui détient la majorité des droits de vote du groupe. Matthias Müller va devoir faire face à une avalanche de défis pour redresser une entreprise en plein traumatisme. Il faudra d’abord gérer la crise en interne. Après celle de Martin Winterkorn, le scandale va faire tomber d’autres têtes à Wolfsburg. Sans doute celle de Ulrich Hackenberg, patron du département Recherche et développement chez Audi, et de Wolfsgang Hatz, responsable des moteurs chez Porsche. Michael Horn, le patron de la filiale aux Etats-Unis, est lui aussi sur le grill. C’est lui qui, cette semaine, a reconnu sans détour que le groupe a « véritablement merdé ». L’enquête devra aussi trouver le nombre d’ingénieurs et de salariés impliqués dans la tromperie des tests de pollution, ainsi que le nombre de moteurs tronqués, sachant que la moitié des véhicules Volkswagen sont des diesels. On parle de 11 millions de moteurs trafiqués à travers le monde. Un million en France. Le ministre allemand des Transports, Alexander Dobrindt, a annoncé vendredi que 2,8 millions de véhicules étaient concernés en Allemagne. Des Seat, une filiale du groupe, sont aussi dans le collimateur. De nombreux pays (Corée du Sud, Inde, Mexique, Norvège, Italie, Royaume-Uni, ont lancé des tests de pollution et des enquêtes. Et on s’attend à découvrir d’autres mauvaises surprises. Si le constructeur allemand trafique ses moteurs, on peut se demander si d’autres constructeurs ne font pas la même chose. Ce scandale a des répercussions sur tout le secteur automobile. Volkswagen devrait payer 6,5 milliards d’euros pour les 11 millions de voitures falsifiées à travers le globe. C’est encore en deçà des 18 milliards de dollars que les autorités environnementales américaines pourraient lui infliger pour les quelque 500 000 voitures américaines concernées. Outre ces sanctions, il faudra gérer une série des plaintes collectives. Ces class actions pourraient coûter jusqu’à 20 milliards d’euros, coût de rappel des véhicules frauduleux et conséquences sur les ventes à venir inclus. Selon JP Morgan, l’affaire pourrait coûter jusqu’à 40 milliards de dollars au groupe de Wolfsburg. Dans ce contexte, le nouveau patron devra aussi remettre sur pied une entreprise traumatisée par une tornade sans précédent. Le Conseil de surveillance doit aussi remanier la structure du groupe et relancer la croissance. Volkswagen, ce sont 12 marques, dont Audi, Bentley, Bugatti, Ducati, Lamborghini, Porsche, Seat, Skoda. Le groupe est numéro un mondial, devant Toyota. Il emploie 600 000 personnes dans 100 usines dans le monde. Son chiffre d’affaires, 200 milliards d’euros, correspond au produit intérieur brut de la Grèce. Malgré cela, le groupe a des faiblesses. Il a déjà lancé un grand chantier de réduction de coûts en interne et de restructuration qui n’est pas liée à la crise actuelle. Le constructeur allemand décroche aux Etats-Unis à cause d’un manque de véhicules de loisir. Le scandale actuel va plomber ses ventes dans le pays, d’autant que Volkswagen n’a pas reçu le feu vert des autorités environnementales américaines pour vendre ses modèles en 2016. Autre problème à résoudre : le ralentissement du marché chinois qui représente environ un tiers des ventes et le recul des ventes de la marque au premier trimestre. L’absence de voiture à bas coût et les retards sur l’électrique sont un autre point noir. Ce vendredi soir, l’action de Volkswagen a plongé de 4 % à la Bourse de Francfort.

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