Entre 60 et 70% des électeurs votent pour le même parti d’une élection à l’autre. Entre 20 et 30% des électeurs sont donc mobiles. Ce sont eux que les partis doivent séduire et convaincre pendant la campagne. Les électeurs flamands sont les plus girouettes. La mobilité des voix explose depuis 2003, avec la montée en puissance de la N-VA qui ratisse tous azimuts dans les autres partis. La mobilité des wallons est nettement moindre.
L’électorat du PS est le plus fidèle: 88% de ceux qui ont voté PS en 2007 ont fait de même en 2010. Vient ensuite le cdH avec 70% d’électeurs fidèles d’une élection à l’autre. Ceux du MR sont 63% et ceux d’Écolo seulement 61%.
Les chercheurs notent que les transferts se font dans tous les sens, y compris entre la gauche et la droite. Voter PS un jour et MR le lendemain, par exemple, ça ne dérange plus les électeurs. « Depuis 20 ans, en Wallonie, les déterminants sociologiques perdent du terrain qui font qu’on a un profil type qui correspond à un parti perdent du terrain. Et cela en faveur de thématiques nouvelles comme l’environnement, l’éthique, l’immigration…», explique le professeur Baudewyns. Les «affaires » qui ont éclaboussé les socialistes ont assez clairement entraîné un aller-retour d’électeurs PS vers le MR. En 2003, le PS perdait 50 000 voix au profit du MR. En 2010, 65 000 électeurs qui avaient voté MR en 2003 sont repartis vers le PS.
44% des électeurs ont un choix arrêté bien avant la campagne électorale. Les 56% d’électeurs qui restent se forgent leur opinion au fil de la campagne, dont 12% au début, 20% pendant les semaines avant le scrutin, 14% les derniers jours et… 11% le jour même. Ces derniers sont souvent les nouveaux électeurs.
Attraper les nouveaux électeurs, vierges de toute opinion politique a priori, est un enjeu primordial pour les partis en campagne. Le choix des nouveaux électeurs s’est porté surtout sur le PS (28%) et, ensuite sur Écolo (21%). Le MR a séduit 16% de ceux qui votaient pour la première fois en 2010 et le cdH 15%.
L’emploi, la santé, les pensions et l’éducation étaient placées au cœur des préoccupations lors des élections de 2007. À peine 1,5% des électeurs wallons se disaient intéressés par la réforme de l’État, 0,9% par les affaires étrangères et européennes. À l’inverse, ils étaient 15% à citer l’emploi et 12% la santé dans leurs préoccupations principales. Le réchauffement climatique inquiétait la quasi-totalité des Wallons (95%).
Après les législatives de 2010, les enjeux principaux restaient les mêmes: l’emploi (13,5%), les soins de santé (13,3%), les pensions (10,1%) et la sécurité sociale en général (9,8%). Les questions liées à la réforme de l’État ne recueillaient en 2010 que 3,2% d’intérêt. Les enjeux en terme d’immigration sont restés à la marge, tant en 2007 (3,7%) qu’en 2010 (3,6%).